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  • stephanepoiroux

Hymne à la très, mais vraiment très longue distance !

Forrest Gump, sort de ce corps !

Et si Forrest avait réellement existé et qu’en plus, il n’était pas seul ?


Et si le marathon, distance mythique qui constitue pour beaucoup la distance maximale pour disputer une course, n’était en fait, pour certains coureurs qu’un amuse-bouche, une distance qu’ils peuvent courir deux fois par jour pendant près de 6 000 kilomètres, histoire de traverser les USA de Los Angeles à New York en 80 jours ?

Moi, je pensais naïvement que les épreuves longues, voire d’ « ultra endurance », étaient apparues début des années 80 et étaient surtout devenues de plus en plus populaires depuis une 10aine d’année, à l’image de la notoriété croissante voire encombrante d’un UTMB.

Ultra Trail Marathon du Mont Blanc : 1ier UTMB en 2003 avec 67 finishers… 2019, 26 000 demandes pour 10 000 places sur l’ensemble des courses de cet évènement (dont 2300 pour la course « reine » du même nom, l’UTMB).

C’est vrai que la venue d’Erik Clavery dans notre village (cf. mon précédent post sur la « Cours’Son Nature »), notre champion français de "24 heures", m’a fait découvrir une nouvelle discipline et une nouvelle histoire sportive avec, en point d’orgue, une épreuve incroyable et mondialement connue qu’étaient les « 6 jours de La Rochelle », course populaire dans les années 80 et 90.

J’ai découvert d’ailleurs, avec surprise, que les premiers championnats du monde de 6 jours avaient eu lieu en … 1879 (remportés par un canadien, George Guyon avec 773 km parcourus … à comparer au record du monde actuel de 1034 km, détenu par JG Boussiquet). Dans "ces" années 70 (1870), ces courses étaient extrêmement populaires et pouvaient attirer 70 000 spectateurs payants.

Par ailleurs, ayant travaillé dans la même entreprise que Serge Girard, je savais que c’était possible de traverser des continents en courant … mais je pensais que ce n’était que l’apanage d’un seul homme. D’ailleurs, je l’avais suivi, sur l’intranet de mon entreprise, lorsqu’il faisait sa traversée « Dakar – Le Caire ».

Incroyable, son projet avait failli échouer, au milieu du périple, car l’équipe qui l’accompagnait avait été décimée par des virus locaux … seul lui tenait le coup … comme quoi la course à pieds stimule l’immunité ! Notre employeur avait dû lui envoyer, en urgence, une équipe logistique de remplacement.



Serge Girard en quelques chiffres :

New york à Los Angeles (4 597 km) en 53 jours, Perth à Sydney (3 755 km) en 47 jours, Lima à Rio de Janeiro (5 335 km) en 73 jours, Dakar à Le Caire (8 295 km) en 123 jours, Paris à Tokyo (19 097 km) en 260 jours …

En 2010, sans un seul jour de repos, il bat le record du monde de la plus longue distance parcourue en 1 an : 27 000 km, soit l’équivalent de 640 marathons, ce qui représente 74 km par jour pendant un an. Et puis son projet de tour du monde (cf. image ci-dessus).

Bon, vous l’avez compris, j’avais quand même quelques notions sur tout un tas d’épreuves longue distance, quand j’ai commencé à lire « la grande course de Flanagan » de Tom Mc Nab. Toutefois, je n’imaginais pas que ce super roman s’inspirait d’une vraie course : la "Transaméricaine", dont la 1ere édition eu lieu en 1928, de Los Angeles à New York, avec l’équivalent de 357 000 dollars offert au vainqueur de l’épreuve. Sur les 275 concurrents, de tout profil, prêts à en découdre sur les 5 507 km de l’épreuve, seuls 55 arriveront à terminer la course …

Si « la grande course de Flanagan » s’inspire de faits réels, c’est aussi un très bon et beau roman avec sa galerie de personnages cosmopolites dans un monde qui subit de plein fouet la crise économique de 1929.

Une course populaire, rassemblant 2000 coureurs, attirés, tous, par l’appât du gain, pour survivre dans un monde en pleine crise. Des personnages « travaillés », avec de belles histoires et de bonnes raisons pour se lancer dans ce défi de fou afin de remporter le pactole promis en vainqueur.

Ce livre, vous allez le dévorer et parcourir les 5000 km en un temps record. Vous allez rentrer dans la vie de la 10 aine de personnages, suivi de près par l’auteur, rêver avec eux, souffrir avec eux, trembler pour eux, lorsqu’ils seront assoiffés en plein désert ou frigorifiés au moment de passer un col sous la neige à près de 3000 mètres d’altitude.


Comme ce livre est écrit par Tom Mc Nab, ancien athlète et coach olympique, il est forcément truffé de détails sur la course à pieds : détails historiques, anecdotes ou conseils en tout genre qui enchanteront l’amateur de longue distance.

Mais, vous traversez, vous aussi, cette Amérique en pleine crise, entre révolte ouvrière et manipulation politique, prête à rêver, prête à s’enflammer devant des hommes capables de montrer que tout est possible, à partir du moment ou l’on fait rentrer les rêves les plus grands, les plus fous, dans un projet préparé avec minutie et que l’on donnerait tout pour l’accomplir.


Vous rentrerez aussi dans la guerre entre le monde amateur et professionnelle.

Cette course professionnelle se déroule à 2 ans des jeux olympiques de Los Angeles de 1932, et fait peur au monde amateur.

Pour plusieurs raisons, elle pose d’abord la question de l’amateurisme comme rempart contre un sport pollué par le mercantilisme et le sport spectacle, faisant passer les valeurs de l’olympisme au second plan.

Derrière cette noble interrogation autour de l’amateurisme dans le sport, mais déjà utopique et obsolète à l’époque, se cache aussi beaucoup d’intérêts économiques entre monde amateur et monde professionnel … car l’organisation des jeux olympiques de 1932 doit trouver bon nombre de partenaires commerciaux et le succès de cette 1ere "TransAmerica" peut lui faire de l’ombre, en attirant les meilleurs coureurs de l’époque mais aussi de gros partenaires commerciaux.


En plus de l’intérêt historique et de la foultitude de détails techniques, ce livre nous apporte aussi une vraie bouffée d’oxygène devant cette aventure collective que peut être le sport, gommant toutes les barrières de cultures et de niveau social.

A l’image finalement de ce que l’on ressent déjà quand on court un ultra trail, les coureurs de la "TransAmerica" commencent la course de façon très individualiste et la finissent en équipe, solidaires et complices, liés « à vie » par ce qu’ils ont vécu ensemble … et ça, c’est la magie du sport et c’est ce qu’on ressent déjà quand on a la chance de pouvoir courir et terminer une "Diagonale des Fous" … et j’imagine une « Pica Pica » ou un « Tor des Géants".

Alors, après la traversée des USA, je vous laisse l'imaginer !

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